lundi 21 juin 2010

Un samedi de juin


Un samedi de juin


Que se passe-t-il au mois de juin ? Quel est notre dénominateur commun au mois de juin ?
Le mariage.

Effet conjugué de la fiscalité et du climat, le mois de juin est le mois idéal pour se marier. Ceux qui se marient en mai, juillet ou septembre auront des mariages tout aussi beaux et réussis, mais le mois de juin reste une valeur sure. A peine sortis du printemps d’une vie amoureuse, monsieur et mademoiselle deviennent monsieur et madame au début de l’été avec l’éclosion exubérante des pivoines et la délicate floraison des roses qui orneront le bouquet de la mariée.

On se marie en juin, on célèbre son anniversaire de mariage en juin et on assiste au mariage des autres en juin. En juin on entend des concerts de klaxon dans les rues, et en juin les parvis des mairies et des églises sont jonchés de riz, confettis et fleurs qui une fois les mariés partis seront les témoins des unions qui scellent une vie.


En juin, dans les villes et les villages on croise des toilettes élégantes, des chapeaux alambiqués, des voilettes, des costumes chics tout neuf, des chaussures bien cirées, des escarpins qui font mal au pieds mais qui font de beaux pieds (souvent un petit sparadrap protège un orteil en souffrance qui se demande si il arrivera à survivre sur la piste de danse), des appareils photos en bandoulière, des cameras vidéo, des mouchoirs qui épongent des fronts en sueur, des décolletés vaporeux, des générations réunies, des enfants d’honneur qui courent dans tous les sens, des jeunes couples qui se disent que ce sera bientôt leur tour, des permanentes violines, des belles voitures décorées de fleurs, des parents angoissés qui regardent frénétiquement leur montre, des sourires, des rires, des visages radieux, des regards rougis qui ne peuvent trahir l’émotion, et des retardataires qui pressent le pas.


Entre des mains qui se serrent et des bises délicates on entend ici et l à des:
- Mais ou est l’oncle Georges ? il a du encore se perdre, il m’énerve, il ne peut jamais être a l’heure

- Tiens voila Jacques, oh ca fait un bail que je l’ai pas vu. La dernière fois ca devait être au mariage de Charlotte, ou a l’enterrement de Simone, je ne sais plus

- Alors le grand c’est Sylvain, il rentre en 4eme et le plus jeune c’est Arthur qui rentre au CP. Dis bonjour Arthur, c’est ta cousine Marie, la maman de Magali, tu te souviens de Magali ?

- Vous êtes de la famille de la mariée ?

- Heureusement que j’avais le GPS pour trouver


On pourrait en faire un recueil complet, mais au panthéon des immanquables il y aura surtout des:

- Quelle chance ils ont avec le temps

- Ou bien (c’est selon): mariage pluvieux mariage heureux


Et en tête du hit parade se sera bien sur la mariée qui sera l’attention de tous les commentaires.
- Qu’elle est belle, elle a une belle robe !
Oui, la mariée est belle, c’est la princesse qui devient reine. Un peu empêtrée par sa longue traine, c’est elle la reine de la journée. Attention de tous les regards et de tous les commentaires elle irradie de bonheur et laisse juste discrètement paraître la tension intérieure bien normale en ce jour ou devant tous elle devient femme.

 
Journée unique encadrée par les cloches de l’église et les sirènes du port d’Alexandrie. Journée singulière ou les souvenirs défileront en diaporama, journée de fête et de tourbillon avec les amis, journée heureuse ou l’on sera la fierté des ses parents, journée nostalgique ou l’on sera toujours le petit enfant chéri de ses papis et mamies, et journée secrète ou l’on sait que ceux qui nous manquent nous protègent amoureusement.


Un samedi de juin, un samedi d’une vie, un samedi d’une vie qui prend naissance, un samedi de promesses, de vœux, de baisers. Un samedi dans notre cœur. Un samedi dans mon cœur.

dimanche 6 juin 2010

Venez comme vous êtes


Partons sur des sentiers un peu plus personnels que ce que j’ai partagé dans mes publications précédentes. J’ai un peu hésité avant de publier ce qui suit, mais un blog ca sert aussi à ca. A celui qui l’écrit et s’expose (peut être de façon impudique pour certains), mais j’espère aussi à tous ceux qui liront, et qui peut-être trouveront aussi des points communs et des pistes de réflexion à méditer.

Jeudi soir j’étais bien installé dans mon canapé prêt à déguster les nouveaux épisodes de Desperate Housewives. J’attendais, impatient de retrouver les aventures de Gaby et ses copines tout en regardant d’un œil distrait les quelques publicités qui défilaient. Et soudain entre un film sur les shampoings et un autre sur un operateur de téléphonie, deux petits films extrêmement bien réalisés m’ont sorti de la torpeur que l’on peut avoir à ce moment. Ces deux petits films réalisés pour le même annonceur m’ont non seulement fait réagir a chaud en les voyant, mais ils m’ont suivi tout au long de la soirée et encore maintenant. Derrière les deux tranches de vies qui dans un style différent convergent vers le même dénominateur commun il y a en filigrane matière à beaucoup de réflexion.

Ces deux films en question vous les avez peut être vus ou vous en avez entendu parler. L’un des deux fait apparemment couler beaucoup d’encre. Ce sont les derniers films pour McDo. Qu’ils soient pour McDo ou une autre marque n’a pas vraiment d’importance. C’est ce qu’ils nous disent qui est à méditer.

Pour ceux qui ne les ont pas vus, voici le lien: Il y a trois films. Il faut regarder les 2 premiers.

Aller sur le lien, décliquer Annonces presse et camera cachées pour ne garder que films TV. Regarder les deux premiers films


D’abord sur la forme, je dis «chapeau»: Elle est parfaite. En trente secondes tout est dit. Les acteurs sont excellents, la mise en scène est vive et efficace. Ce sont deux vrais petits films de cinéma.

Sur le fond ces deux histoires pourtant opposées nous disent les mêmes choses simples mais profondes. Elles nous disent d’être nous même au delà des conventions et de laisser notre âme profonde s’exprimer.
Pourquoi un ado ne serait-il pas gay? Pourquoi n’aurait-il pas le droit de trouver son bonheur amoureux et sentimental avec un autre garçon? Ne pas avoir honte face à un père qui ne peut pas imaginer que son fils ne soit pas un tombeur (de filles). On sent dans le regard du fils que le moment venu il saura dire a son père que les chemins du bonheur ne prennent pas les mêmes routes tracées mais qu’ils mènent à la même destination.
Pourquoi un senior ne garderait-il pas une âme de don juan dragueur et pourquoi une senior n’aurait-elle pas une âme de midinette? Le bonheur de la découverte, de la surprise au coin de la rue est permis quel que soit l’âge.
Il faut être soi, se découvrir vraiment, le révéler, et l’exprimer, le vivre, l’incarner.

Je ne suis pas gay ni encore senior et pourtant ces deux histoires me font encore plus prendre conscience qu’il faut laisser s’exprimer celui / celle qui est en soi. On voit tellement bien chez les autres ce qu’on ne voit pas forcement en soi. Voila pourquoi ces films me parlent. Ils disent de laisser celui qui est en soi s’exprimer sans barrière. C’est là que me mène le passionnant voyage personnel que j’entreprends en ce moment. Laisser à celui qui se cache encore un peu, la chance de découvrir la voie de l’épanouissement par la révélation de soi.

Chacun ne sera peut être pas aussi réceptif que j’ai pu l’être, mais j’espère quand même qu’au delà du premier degré de ces deux films chacun se retrouvera un peu dans mon analyse, ou aura réfléchi sur ses frontières intérieures.

Accessoirement, ca ne m’a pas donné plus envie d’aller chez McDo qu’avant….